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"The Quebec Kid" n'a plus rien d'un novice

On peut dire que les étoiles se sont alignées pour Olivier Aubin-Mercier qui a vu son combat contre Gilbert Burns être rayé de la carte de l'UFC Orlando en février dernier. Il était loin de se douter quece coup du destin allait en réalité lui offrir une opportunité en or : celle se de se mesurer à un combattant classé dans la Grosse Pomme!

Olivier Aubin-Mercier at H20MMA on March 23rd in Montreal, Quebec. (Photo by Richard Ho, H20 MMA and Olivier Aubin-Mercier head coach)
Après avoir vu sa confrontation contre Gilbert Burns être rayée de la carte de l'UFC Orlando le 24 février dernier, Olivier Aubin-Mercier, qui célébrait son 29ème anniversaire de naissance la semaine même, a décidé de tirer partie du négatif en se permettant une petite virée à Disney et à Universal histoire d'oublier la teigne qui s'est abattue sur lui.

"On m'a appelé le mardi soir pour m'apprendre que mon combat était annulé. Je n'ai su que le lendemain que les docteurs avaient refusé qu'il [Gilbert] coupe 36 livres pour le combat", a expliqué Aubin-Mercier avant de poursuivre avec humour, "J'étais en beau fusil, donc je me suis fait un burger et je suis allé noyer ma peine à Universal Studio et Disney au cours de la semaine".

En dépit de sa déception, Olivier s'est tout de même montré solidaire de la décision de l'équipe médicale et s'est prononcé favorable au resserrement des critères en matière coupe de poids. "La coupe de poids est certes un des aspects les plus dangereux du sport, notamment lorsque certains athlètes sont prêts à flirter avec les extrêmes. Et présenter un surpoids de 30 livres à quelques heures d'une pesée est certes extrême et n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de saine gestion de la coupe de poids", explique l'entraîneur en chef d'H20 MMA où s'entraîne Aubin-Mercier, comme pour justifier l'amertume et le ressentiment voilés de son protégé.

Olivier Aubin-Mercier at H20MMA on March 23rd in Montreal, Quebec. (Photo by Richard Ho, H20 MMA and Olivier Aubin-Mercier head coach)C'est qu'Aubin-Mercier a moins le cœur à rire au moment de commenter : "Je ne suis pas certain de comprendre pourquoi on n'exige pas de Gibert qu'il combatte à 170 livres dans le futur. À mon avis, c'est un non-sens d'annuler le combat, mais de le laisser faire la même chose à son prochain affrontement", songea le combattant, visiblement exaspéré. Mais cette réflexion ne s'est pas faite sans avancer une piste de solution. "Je crois qu'il est temps d'ajouter la catégorie des 165 livres", s'est exclamé sans filtre Aubin-Mercier.

Et Richard abonde dans le même sens : "Avec un peu de chance, l'ajout de catégories et de règles telles que l'imposition de marges de sécurité pour les coupes de poids pourrait aider à rendre le sport encore plus sûr pour les athlètes".

Celui que l'on surnomme "The Quebec Kid" n'a définitivement plus rien d'un novice. À l'aube de son neuvième affrontement dans l'Octogone, le prometteur combattant québécois, qui a déjà remporté 7 victoires à l'UFC, envisage le futur avec optimiste. Loin de considérer son prochain affrontement de risque calculé, l'as en judo philosophe "Je qualifierais davantage la situation de "belle opportunité".

Et ça en est tout une.

Olivier Aubin-Mercier at H20MMA on March 23rd in Montreal, Quebec. (Photo by Richard Ho, H20 MMA and Olivier Aubin-Mercier head coach)De prime abord, l'ancien finaliste de la série The Ultimate Fighter : Nations avoue avoir sagement décliné une première offre de combattre la semaine suivante, jugeant que réagir avec autant d'empressement le priverait d'un camp d'entraînement adéquat.

Et la patience a ses vertus.

Peu après, il a reçu une proposition qui ne pouvait se refuser : un adversaire connu, expérimenté, actuellement sur une lancée et en prime, un combattant classé. De quoi ravir le combattant et son coach. "Ce combat contre Evan Dunham est plus que parfait. Même si Olivier bénéficie d'un camp d'entraînement plus court que d'habitude, il est déjà en grande forme et pour nous, il ne s'agit que d'ajustements", explique l'entraîneur du Québécois. "Ces dernières semaines, nous avons spécialisé son entraînement. H20 MMA et le Tristar ont tous deux recruté le plus grand nombre de combattants gauchers ressemblant à Dunham que possible pour échanger avec Olivier. Nous avons aussi eu recours à plusieurs partenaires de sparring par round pour pousser Olivier jusque dans ses derniers retranchements. Et il a bien répondu à cette pression. Il paraît mieux que jamais".

Olivier Aubin-Mercier at H20MMA on March 23rd in Montreal, Quebec. (Photo by Richard Ho, H20 MMA and Olivier Aubin-Mercier head coach)Tout compte fait, rien n'arrive pour rien. "J'irais jusqu'à dire qu'il s'agit d'un meilleur combat pour Olivier que ne l'était celui contre Gilbert à l'origine. Il s'agit d'un plus gros nom, classé dans le top 15, lors d'un événement de plus grande envergure, l'UFC 223 à Brooklyn. Il tirera beaucoup plus de gratification de ce combat", abonde Richard Ho avec un enthousiasme débordant. Il s'agit d'une chance inouïe pour son poulain de se servir de Dunham comme tremplin pour propulser sa carrière à un autre niveau.

Loin de considérer Dunham, 36 ans, comme un combattant vieillissant, Aubin-Mercier ne se laisse pas berner par le fait que son prochain adversaire combattait déjà dans l'Octogone avant même qu'il ne soit lui-même en âge d'aspirer à une carrière professionnelle en AMM. "Je me méfie beaucoup de son expérience. Il s'agit d'un excellent tacticien qui possède une mâchoire de granit", indique le combattant. "Je m'attends à être opposé au meilleur Dunham qu'on ait vu. À vrai dire, je ne voudrais pas me battre contre un Dunham fatigué…"

Olivier Aubin-Mercier at Tristar on April 3rd in Montreal, Quebec. (Photo by Richard Ho, H20 MMA and Olivier Aubin-Mercier head coach)Mais le clan Aubin-Mercier, bien que réaliste, est difficilement impressionnable. "Olivier est plus jeune, plus rapide et plus fin technicien que Dunham. Evan a peut-être un avantage au niveau de l'expérience; il est sur le circuit depuis longtemps déjà et il a affronté les meilleurs de la division dont l'ancien champion Rafael dos Anjos, Edson Barbosa et Donald Cerrone pour ne nommer que ces derniers", analyse Ho avant de renchérir que sous son air encore espiègle, son protégé est plus sérieux et déterminé que jamais à poursuivre son ascension. "Olivier n'a plus rien d'une recrue. Il est plus mature et sérieux que jamais dans son entraînement ainsi que dans sa vie en général.

Richard Ho parle d'un combat clé, d'un changement de garde, de passer le flambeau à la nouvelle génération.

Quant à Olivier, questionné à savoir s'il s'agissait du plus important combat de sa carrière, il a candidement répondu, en bon québécois, avec son perpétuel sourire en coin et son plus grand sérieux, "Bein kin!".

Photos courtoisie de Richard Ho, entraîneur en chef, H20 MMA.